Mon corps m’a dit « STOP, fous-moi la paix ! Tu m’prends pour un con ou quoi ? »
Je le gave de compléments alimentaires, d’élixirs, de béquilles thérapeutiques.
Il fait de son mieux (comme moi), mais ce n’est jamais assez…pour moi !
Il pallie, il tempère, il gère… et moi je l’encombre à force de me mêler.
Je suis dans son chemin, c’est clair. Le chemin naturel de la guérison. Je l’entrave, le bouscule dans ses opérations. Et je retombe dans ce travers de l’hyper-contrôle, du trop de vigilance… par
peur de relancer le cancer. Suis-je à ce point puissante ? Ne devrais-je pas plutôt faire vœu d’impuissance et permettre à la nature, à l’intelligence de mes milliards de cellules de me
tirer d’affaire ?
Ça me prend la tête, me rend confuse, pompe mon énergie par des soucis démesurés et je m’éloigne de cette écoute de mon corps et ses besoins uniques et particuliers.
Alors si je le laissais mener la danse, me guider vers ce qui est juste et bon pour lui.
Combien d’années encore à interférer ?
Comme si ça avait fait une différence, empêcher les récidives. Bien au contraire sans doute. Totalement improductif ce téléguidage par la peur du soi-disant nocif, du « peut-être mieux à
éviter ». Autant chercher à éviter la vie, et la joie dans la foulée. Ça j’y ai bien réussi à force de la museler, de la mettre dans les rails du permis et de l’interdit.
Mon corps a soif et faim de liberté, de confiance, de patience.
Ok mon vieux (mon jeune aussi !), je te passe la main, je te donne la main. Je déclare forfait. Tu es beaucoup plus sage que moi. Désolée de t’avoir autant sous-estimé. Tu es le roi de mon âme en
voyage, dans le grand jeu de la vie.
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